Pavane
Vu qu'il fait beau aujourd'hui, je me permets de vous passer une mélodie que j'aime énormément, qui se nomme la Pavane, et qui a été composée par Monsieur Gabriel Fauré (1845 - 1924). C'est un compositeur auquel je suis particulièrement attachée - peut-être en partie parce que la première fois que j'ai été admise dans un Conservatoire, c'était au Conservatoire National de Région Gabriel Fauré à Angoulême. De très beaux souvenirs, là aussi. Mais ceci est une autre histoire.
Gabriel Fauré, c'était un personnage des plus désarmants. Né de deux parents dotés de prénoms magnifiques - Monsieur Toussaint-Honoré Fauré et Mademoiselle Marie-Antoinette-Hélène Lalène-Laprade - il a étudié la musique à l'âge contradictoire de neuf ans. Contradictoire parce que pour un non-musicien, ça fait horriblement jeune (quoi? neuf ans et déjà musicien? whaou!), mais que pour un musicien, c'est relativement tard : on dit qu'il faut absolument savoir déchiffrer une partition avant les dix ans, et la plupart des bons musiciens - techniquement bons - sont comme les bons sportifs, ils commencent à quatre ou cinq ans.
Pelléas et Mélisande, Pénélope, Dolly, Masques et bergamasques... plus un Requiem qui me fait systématiquement pleurer... tout ça, c'est lui. Son style est reconnaissable car elle mêle les arpèges et la mélodie avec les deux mains au piano, avec beaucoup de substitutions de doigtés (naturelles chez les organistes, et faisant partie de l'apprentissage des pianistes). Les motifs rythmiques sont subtils mais répétés, et les mélodies sont souvent subdivisibles en grandes courbes dynamiques. Fauré a été influencé par Brahms et Wagner, et Camille Saint-Saëns (dont je vous parlerai ultérieurement) lui a fait découvrir Schumann et Chopin...
Je m'arrête, car je pourrais en parler pendant des heures, et j'ai du travail. Mais c'est une expérience que je renouvellerai, car ça m'a fait un grand plaisir de papoter de ça avec vous. Peu m'importe ce que vous en retenez, peu m'importe qui lit ou qui s'en moque. J'aime parler de ça, c'est quelque chose qui me motive profondément. Tu vois, chéri : ça aussi, c'est l'une des choses qui font que l'on se sent vivant.